Du XI ème siècle et XII ème siècle.
La tradition remonte au VII ème siècle et rapporte l’histoire d’un évêque breton ou irlandais mort et inhumé à Mailly-sur-Rose à son retour de pèlerinage à Rome: SAINT-MENOUX. Y eut-il un monastère d’hommes avant l’établissement d’un monastère bénédictin de femmes ? Les quelques actes des XI ème et XII ème siècles révèlent qu’à la découverte du corps saint par l’Archevêque de Bourges DAGBERT, autour de l’an mil, le couvent des bénédictines prit le nom du saint et fut restauré. Pendant des siècles il bénéficia de la protection de la maison des BOURBON.
Abbaye prospère malgré sa puissante voisine, Souvigny, elle rayonna dans toute la région et patronnait 18 paroisses et prieurés. La chapelle primitive était devenue trop petite on construisit alors (XI ème siècle) une autre église.
Au XII ème siècle on remania le transept et on éleva le clocher actuel.
La nef et les bas-côtés furent repris intérieurement au XV ème siècle.
Une épitaphe de sépulture de 1500 mentionne la reconstruction du cloître et celle, partielle, de l’église. La révolution détruisit les bâtiments et la tempête de 1806 emporta le clocher.
Rendue au culte paroissial, elle était «dans un état déplorable» (P. MÉRIMÉE) en 1837 et fut sauvée par le classement en 1840. Des restaurations maladroites furent alors entreprises au clocher et au chœur.
A la Révolution, le maire de la commune profane les tombeaux des abbesses et l’église avec un groupe de vandales. Il sera jeté en prison quelques mois plus tard. Au bord de la ruine, c’est l’inspecteur général en chef des Monuments historiques, Prosper Mérimée, qui va sauver l’église de Saint-Menoux en la classant au titre des Monuments historiques sur sa première liste, en 1840, pour ainsi pouvoir obtenir des crédits pour la restaurer.
Joyau de l’art roman, l’église de Saint-Menoux possède un narthex du Xème siècle, partie la plus ancienne de l’édifice. Le roman bourguignon est dans le chœur de l’édifice à son apogée. En effet, pilastres cannelés, chapiteaux corinthiens… sont ici omniprésents. Il rappelle la grande abbaye de Cluny. L’étagement des toitures du chevet rappelle lui les églises romanes majeures auvergnates. Le chevet mélange donc les influences bourguignonnes, au point de vue de la décoration, et les influences auvergnates, au niveau de l’architecture. Durant l’âge gothique, la nef est reconstruite tout en conservant le narthex et le chevet. Le clocher et sa flèche de pierre, depuis détruite à la Révolution, date aussi de cette époque.
St-Menoux